Aujourd'hui nous avons célébré l'acte de clôture du Correllengua. Cette année, cela fait 351 ans que le traité des Pyrénées a été signé. Arrivé place de Catalogne, d'où devait partir la manifestation, j'ai remarqué qu'il y avait moins de monde que d'habitude : apparemment, à ce que l'on m'a expliqué, on a demandé aux gens qui devaient venir de loin de s'abstenir, en raison de possibles blocages à l'entrée de la ville dus à la réforme des retraites. Je me suis fait refiler une de ces pancartes portant l'inscription « X pel català », avec X ∈ {villages de Catalogne Nord}. Je suis tombé sur Bula d'Amunt (Boule d'Amont), qui est ce village des Aspres au pied du prieuré de Serrabonne qui possède une église romane minuscule, mais particulièrement remarquable.
J'ai eu le temps de saluer quelques connaissances, et de jeter un coup d'œil sur un étal proposant des « produits dérivés », tels que des T-shirts et des autocollants portant le slogan « utilitza la llengua » qui a un certain succès dans notre pays depuis un certain nombre d'années. Après vingt ou trente minutes, nous nous sommes mis en marche, pour passer par le boulevard Clémenceau, devant la préfecture, avant de monter par la rue de la Fusterie et de descendre jusqu'au Castillet par la rue de l'Argenterie, tout en chantant le traditionnel :
No volem ser una regió de França, no volem ser un país ocupat. Volem volem volem, volem independència, volem volem volem, volem la llibertat.
ou encore :
Ni França, ni Espanya, Països Catalans! (bis)
et de temps en temps en scandant :
In, in-de, in-de-pen-den-ci-a! In, in-de, in-de-pen-den-ci-a!
Malheureusement, les correfocs sont désormais interdits par transposition d'une directive européenne que nous regrettons amèrement, mais nous avons encore les « castellers », en l'occurrence le groupe de Baho : sur la photo on les voit devant la préfecture, l'enxaneta vient juste de monter (veuillez excuser la qualité médiocre de l'image, je n'avais que mon téléphone et la nuit commençait à tomber).
Une année de plus, nous avons démontré notre volonté de sauvegarder la langue et la culture, d'une manière qui peut sembler inhabituelle aux habitants de Perpignan, mais qui au moins ne passe pas inaperçue. Pour quelques heures nous discutons en catalan le plus naturellement du monde. Avec l'espoir que cela le devienne pour de bon.